Maux...Pavillon bleuSous le pavillon bleu d'un ciel mis au combat avançait un soldat appareillé, forcé de débuter la joute à l'issue incertaine, au rival inconnu. Une armée solitaire. Le moral au plus bas et les forces affaiblies le voici s'avançant sans trop savoir pourquoi il menait ce baroud tant l'issue était sûre. D'illusoires victoires en défaites pénibles, il connaissait le goût âpre et sec et tenace des lendemains sans gloires, aux cieux bas et grisés. Pourtant ce matin là, au fond de son esprit, il ne pouvait ôter une impression diffuse. On aurait dit que là, au tournant du chemin, se levait un matin soufflant d'autres saveurs, un brouillard azuré, un sentiment sucré. Il se mit en posture d'affronter l'inconnu qui, devant lui soudain, s'était mis à courir vers lui tel un torrent. Son visage et ses lèvres articulaient des mots qu'il ne comprenait pas. Il s'arrêta dès lors attendant le contact. Et rien ne se passa. Son esprit fatigué par tant de nuits de maux le faisait divaguer et il imaginait qu'à force de se battre il ne pouvait, malheur, que s'enfoncer encore et devenir une ombre, l'objet discipliné de son corps amoindri, un portrait désuni de ce qu'il croyait être. Et le temps a passé avant qu'il ne s'éveille et se mette à tenir, c'était son quotidien, comme un humain perdu en quête d'un destin sans mal et sans misère. Dimanche 16 février 2014 17:39Mots-clés : , , , , « Retour à la section Maux |